L’abbé Roger Roturier
Extrait de « l’Hirondelle » -Chronique du passé- mars 1932)
Le 5 juillet 1931, cette date sera marquée d’un caillou blanc dans l’histoire de Réaumur. C’est ce jour qu’a eu lieu la première grand-messe de M. l’abbé Roger Roturier, enfant de la paroisse. Il fut ordonné prêtre le lundi précédent 29 juin.
Un grand nombre de parents et d’amis l’avaient accompagné à Luçon. Mais le dimanche du 5 juillet toute la paroisse est en fête. De la cure, où l’on vient chercher le jeune célébrant, à l’église, entre une allée de verdure et de fleurs, une procession s’organise et défile. La cérémonie se déroule ensuite au milieu des chants, du recueillement et de la piété générale.
Le curé Prunier donne le sermon en disant sa joie de voir élevé au sacerdoce celui qui fut son élève bien cher et en célébrant avec tout son cœur l’honneur du sacerdoce qui fait du prêtre l’homme de Dieu par sa vocation, son caractère, ses pouvoirs et sa mission.
Le retour se fait au presbytère comme tout à l’heure, en procession. Notre nouveau prêtre reçoit alors les hommages et les compliments des autorités communales et des œuvres paroissiales.
L’abbé Roger Roturier
(1907-1936)
Le soir, à la salle Jeanne d’Arc, la paroisse toute entière se trouve réunie pour offrir ses vœux à son nouveau prêtre et lui témoigner sa sympathie en donnant une séance des mieux réussies.
Au programme, une pièce spéciale toute de circonstance « La Meilleure Part » jouée par les jeunes gens, une petite allégorie, « la Fée des Rêves » jouée par les jeunes filles et pour finir un discours magistral riche de style et de pensées, donné d’une voix chaude et vibrante de foi par M. Ernest Thomas, directeur de l’école.(ce discours est relaté dans les archives culturelles du site Internet de la commune, rubrique Ernest Thomas).
« L’Hirondelle » (le journal de la paroisse), se fait un plaisir de donner ce discours. Nul doute qu’il ne soit lu et goûté comme il fut entendu de tous les amis de ce bulletin.
La bonne nouvelle est que le vœu final de ce discours devient une réalité toute proche.
M. l’abbé Brianceau annonce que son ordination est devancée de quelques mois et va avoir lieu le Samedi-Saint.
Sa première messe serait celle de Pâques qu’il chanterait dans la paroisse.
Décédé le 21 décembre 1936 en Algérie.
La surprise pour les habitants de Réaumur (par le curé Prunier dans l’Hirondelle de mars 1937).
Lecteurs de l’Hirondelle et vous tous, amis ou paroissiens de Réaumur, vous ne serez pas surpris si ce numéro du bulletin consacre quelques pages à celui qui vient de nous être enlevé d’une façon si cruelle et imprévue. Vous connaissiez tous celui que vous appeliez l’abbé Roger. Il était l’enfant de la paroisse, il compte de nombreux parents et vous étiez pour lui des amis pleins d’estime et de sympathie. Tout jeune, vous l’avez vu, comme vos enfants, ses camarades, grandir à coté de vous. Le séminaire nous l’envoyait en vacances et c’est avec joie qu’il se mettait à revivre parmi vous pendant ces courtes périodes de répit. Il fut, pendant toutes ses études, un élève sérieux et appliqué. De brillants succès répondirent au Grand Séminaire à son travail consciencieux, méthodique, réfléchi. Ayant perdu son père à la guerre et sa mère à dix-sept ans, c’est avec plaisir que je le reçus à la cure où je voulus qu’il eût sa maison et qu’il se considérât comme chez lui. Il trouva d’autre part, dans une excellente et charitable dame des Sables, Mme Rabiller, une bienfaitrice admirable qui s’intéressa à son sort et lui prodigua une assistance vraiment maternelle.
Sa complexion puissante, sa stature imposante indiquaient un tempérament robuste. Sa santé, hélas! Était loin de répondre à ces apparences. Ayant presque grandi subitement, vers ses dix-huit ans une lésion, qui ne se cicatrisa jamais, se produisit au poumon. Ce fut à force de bons soins reçus au Grand Séminaire qu’il acheva ses études et arriva au sacerdoce. Il fut nommé vicaire au Petit Bourg des Herbiers, qu’il regretta et pleura tant, puis à Chauché, où il laissa d’excellents souvenirs. Les médecins, finalement, furent d’avis qu’un climat chaud aurait des chances de le remettre. Il se soumit à leur avis et s’en alla en Algérie, où il fut nommé curé de la paroisse de Noisy-les Bains, au diocèse d’Oran. Il y était depuis 1934, il y repartait l’an dernier, en septembre. Sa santé le préoccupait toujours. Elle avait été moins bonne que précédemment. Rien ne faisait pressentir l’issue fatale qui devait se produire le 21 décembre. Une dépêche, en effet, reçue le lendemain matin, nous apprenait la lamentable nouvelle de sa mort. Comme toutes les informations de ce genre, aucun renseignement, aucun détail que l’annonce d’une lettre.
Quelle nouvelle!Mais de quoi, comment, où était-il mort? Devinant qu’une hémoptysie seule avait dû l’emporter, je me demandai, et sa famille aussi, si le pauvre abbé n’était pas mort seul, dans son presbytère, dans quelque coin, n’importe où, vomissant le sang, se voyant mourir sans qu’aucune voix réponde à sa détresse, s’en allant sans amitié autour de lui, sans soins, ni consolation, ni prière!… Quand enfin le 1er janvier la lettre annoncée arriva. C’était celle du bon et charitable confrère qui l’avait visité, assisté, secouru, consolé, reçu ses dernières volontés. Quel apaisement, quel soulagement à lire cette lettre! Je la transcris ici, sûr qu’elle trouvera dans vos cœurs un écho de sympathie profonde pour l’âme de notre cher Roger, qui fera revivre son souvenir et le recommandera dans vos prières à la miséricorde divine.
Lettre de M. l’abbé Wernert, curé de Rivoli
Cher Monsieur le curé,
« Oui, notre cher abbé Roger n’est plus! C’était mon pénitent, mon voisin et j’ajoute mon ami fidèle. C’est vous dire toute la peine que m’a causée sa brusque disparition! Nous l’avons mis dans un caveau d’une famille de Noisy, provisoirement bien entendu, car il m’avait dit plusieurs jours avant de mourir, que je le ramène en Vendée. A aucun prix, il ne voulait rester en Algérie. Son désir sera respecté et, dès que je le pourrai, je le ferai transporter à Réaumur. Étant son légataire universel, j’ai fait immédiatement les démarches nécessaires pour exécuter ses dernières volontés. Au tribunal de Mostaganem, on m’a dit que je serai mis en possession des pouvoirs requis entre le 15 et 20 janvier. Je vous prie donc de patienter jusqu’à ce moment.
Le jour de l’enterrement, M. l’abbé Rochais a chanté la messe. M. l’abbé Douteau, le docteur Sorin et moi-même conduisions le deuil. M. Le chanoine Houter, représentant l’Evêque d’Oran présidait. Monseigneur était, du reste, venu la veille au soir prier auprès de sa dépouille mortelle. Nous étions en tout une dizaine de prêtres. Il y avait en plus la Supérieure des Religieuses du Séminaire d’Oran, un pharmacien de Rix-Salado, le chef de la gendarmerie de Noisy, le maître-sellier de la Remonte de Mostaganem, tous les trois Vendéens d’origine. Inutile de vous dire que toute la population de Noisy était présente.
Depuis son retour de France, M. l’abbé paraissait plus souffrant. Déjà, pour la saint Edmond, ma fête (20 novembre), il ne pouvait venir chez moi. Mais son état ne paraissait pas alarmant. Le 9 décembre, il lui fut impossible d’assister à la conférence ecclésiastique. Mais puisqu’il faisait mauvais, on accusait la pluie, l’humidité… Enfin, j’allais chez lui. Je le trouvai coucher. Dans la nuit, il avait eu une hémoptysie qui avait été arrêtée par le docteur Sorin, appelé d’urgence. Il paraissait très content et pas du tout en danger. Le lendemain, une auto vint me chercher à 8 heures du matin, le pauvre Abbé avait vomi près de 3 litres de sang! Je le confessai et lui donnai l’extrême-onction… l’après-midi je revins. C’est alors qu’il fit son testament avec un sang-froid imperturbable. Il me désignait comme son légataire universel. Il me dit aussi qu’en cas de décès je le fasse ramener en Vendée, à Réaumur. Il prit toutes ses dispositions pour des messes après sa mort pour les pauvres de la commune de Noisy…
Après un long et émouvant entretien, je me retirai pour rentrer à Rivoli, distant de 7 kilomètres et demi de Noisy, laissant le cher abbé sous la garde d’une Religieuse du Bon Secours et d’une brave dame de Noisy. Samedi, le 19, je revins à 8 heures du matin pour lui donner la Sainte-Communion. Je récitai un peu le bréviaire avec lui. L’après-midi je le revis de 2 heures à 4 heures. Dimanche, le 20, je revins après vêpres. Lundi, le 21, j’eus tellement de travail que je ne pus revenir qu’à 2 heures de l’après-midi. Il me pria de rester le plus longtemps possible. Il me parla longuement de vous, de M. le vicaire général Massé… me dit ce que je devais faire en cas de décès, qu’il allait me donner des adresses de Vendée dès le lendemain, mais qu’il avait peur d’effrayer ses parents et amis en faisant écrire par une main étrangère… Je lui promis de revenir le lendemain matin. Hélas! À 8 heures du soir (21 décembre), M. Maurice Moullin, de Noisy, vint me prévenir qu’une hémoptysie violente s’étant produite, on craignait le pire… j’accourus immédiatement… Le cher abbé venait de rendre son dernier soupir après avoir dit: « Mon Dieu, que votre volonté soit faite». Inutile de vous dire, cher Monsieur le Curé, que nous sommes profondément frappés de la mort de ce bon prêtre. Je le voyais une ou deux fois par semaine. Rarement se passait quinze jours sans que nous déjeunions ensemble… Pour vous expliquer ma grande solitude pour le cher disparu, je vous dis simplement que je suis à Oran pour raison de santé, mais mon diocèse est celui de Strasbourg. Je termine en vous priant d’agréer…
Une autre lettre de l’abbé Wernert
(15 janvier 1937)
Cher Monsieur le curé,
« Je vis toujours avec le souvenir pénible et consolant du cher disparu. Si vous saviez quelle place le cher abbé tenait dans ma vie et moi-même probablement dans la sienne. Nous étions de vrais frères et notre communauté d’idées était parfaite. Nous avons tous passé les fêtes de Noël et du Jour de l’An dans la plus profonde tristesse ayant le cœur trop serré. Le 21 janvier, à 9 heures du matin, nous célèbrerons à Noisy le service funèbre du mois pour le repos de son âme. Je ferai chanter ce service par l’abbé Douteau, vendéen, et moi-même je vous représenterai, cher Monsieur le Curé, et je m’unirai à vous en prières. En ce qui concerne le transfert du corps, ne vous faites aucun souci, j’essaierai de solutionner la question de mon mieux ».
Réaction de l’abbé Prunier
Il n’y a rien à ajouter à ces lignes si profondément charitables de la part du bon curé de Rivoli. Je lui ai exprimé déjà ma plus vive reconnaissance et je la lui renouvelle ici en mon nom, au nom de toute la famille, de tous les amis du cher abbé Roger, de toute la paroisse. Je bénis le Bon Dieu dans notre tristesse de ce qu’il ait mis au chevet de notre mourant le cœur d’un tel prêtre qui fut pour lui, aux derniers instants de sa vie, un ami, un vrai père aussi profondément dévoué et secourable.
J’ai pensé vous faire plaisir, chers amis de Réaumur, et vous édifier en même temps, en vous donnant ces longs détails sur notre cher Roger. Vous comprendrez cette pensée de ma part. Puisqu’il n’est pas possible, à l’heure actuelle, de vous renseigner sur l’arrivée ici de la dépouille mortelle, attendons et continuons de le recommander en nos prières à l’accueil miséricordieux du Bon Maître du Paradis.
Chronique religieuse de Réaumur (mars 1937)
Sépulture – le 22 janvier: M. l’abbé Roger Roturier, curé de Noisy-les-Bains et Fornaka (Algérie), né le 11 mai 1907 à Réaumur, de André Roturier, mort à la guerre, et de Pauline Bertonneau, décédé dans sa paroisse en Oranie, le 21 décembre1936.-
Obsèques de Monsieur l’abbé Roturier
Enfin, après deux mois d’attente pénible, à l’anniversaire de sa mort (21 décembre), nous avons pu rendre à la dépouille mortelle de l’abbé Roger nos derniers devoirs. Après une traversée de douze jours Mostaganem-Brest et un parcours en chemin de fer Brest-Pouzauges, de deux jours, le cercueil est arrivé dans la paroisse jeudi 18 à 14 heures.
Déposé dans le salon du presbytère avec la couronne et le crucifix et quelques gerbes de fleurs don de ses paroissiens, il reçut la visite, pendant trois jours de toute la paroisse. Nos petits écoliers et écolières ne furent pas les moins empressés à leurs prières enfantines. Ce fut toute la paroisse aussi, qui assista à la sépulture, en ce 22 février. M. l’abbé Thierry, vice-doyen d’Etiau, présidait. 32 confrères, curés, professeurs, vicaires, formait le cortège d’honneur avec les enfants des écoles. Les cordons du drap mortuaire par ses deux anciens curés de Chauché et du Petit-Bourg et par deux conseillers municipaux. M. le Maire avait exprimé ses regrets de ne pouvoir assister à la cérémonie. Douze jeunes gens dont quelques uns de son âge portaient la couronne, la croix et le brancard. M. l’abbé Georges Brianceau, son compatriote et confrère de cours, portait le cierge d’honneur. Une nouvelle parure de deuil du plus bel effet enveloppait le sanctuaire. Le chœur des chantres et des chanteuses alternait les chants avec le clergé.
J’assurai la célébration des différentes cérémonies. Avant de quitter l’église, je fis entendre les quelque mots que je relate ici à la mémoire du cher disparu. Qu’il repose en paix notre cher abbé Roger et qu’il prie pour nous au près du Bon dieu qu’il a rencontré, qu’il voit et qu’il possède éternellement, en attendant qu’il nous soit donné de le revoir un jour.
Mes biens chers Frères,
Nous voici réunis autour de la dépouille mortelle de notre cher abbé Roger.
Après une longue attente de deux mois, le voici de retour chez nous.
Je veux simplement déposer sur sa tombe une parole qui soit la vôtre et la mienne: celle que je lui dois comme pasteur de la paroisse et comme premier maître et père de son sacerdoce.
Hélas! Quand il partait en septembre dernier, pouvions nous penser, pouvait-il penser lui-même qu’il reviendrait quelques mois plus tard, voyageur inanimé, cadavre rigide et défiguré, enfermé dans un cercueil de plomb, dans un navire puis dans un fourgon de chemin de fer!
L’exilé, par un instinct irrésistible revient au foyer de son enfance. Vivant, il aspire de tout son cœur à ce retour, mais quand la mort approche et lui donne le temps, avec quels accents il murmure au confident de son exil: Surtout, que mon dernier repos soit au milieu des miens dans ce paysage aimé qu’ont vu mes yeux, qu’ont parcouru mes pas, que mon cœur a chéri, à l’ombre du vieux clocher, au cimetière de mon village, dans la terre où repose ma mère. Pour notre cher abbé, rien n’a prescrit en lui contre ce sentiment qui fut aussi sa volonté. C’est la raison de sa présence ici après sa longue séparation. Obéissant à une vocation mûrie, sûre d’elle-même, une vie d’apostolat fécond, répondant à ses excellentes qualités d’intelligence, de jugement et de cœur, s’ouvrait devant lui, toute à l’honneur de l’Église et du bien des âmes.
Le Petit-Bourg des Herbiers puis Chauché, en ont eu les prémices. Il y laisse de précieux et vivants souvenirs. Mais sa santé malgré des apparences robustes devait l’obliger à s’expatrier pour aller se refaire dans un climat plus propice.
Nommé curé de Noisy-les-Bains et de Fornaka, en Oranie, il y commençait en été dernier sa troisième année. Une précieuse estime et une grande sympathie qu’il avait conquises, lui étaient rendues par toute la population chrétienne de ces paroisses. Il y trouva des âmes fidèles à répondre aux préoccupations de son ministère. C’est avec bonheur, il me l’écrivait parfois, qu’il constatait le bien qu’il faisait et qui allait s’accentuant. Et voici que la mort, presque subitement est venue le prendre en ce 21 décembre. Il part à 29 ans, riche déjà des mérites de six années de sacerdoce, plus riche encore des mérites de cette secrète souffrance qu’il éprouvait, en présence d’un apostolat que l’inquiétude, le souci de sa santé rendaient impuissants à exercer selon ses désirs. On peut dire, m’écrit M. Massé, vicaire général « que le cher abbé n’a pas pu résister à remplir sa tâche de curé. Son zèle a imposé à sa santé un travail qui dépassait ses forces. Ainsi agissent les vrais apôtres. »
Ce que je veux en terminant, c’est vous remercier, mes biens chers frères, de votre nombreuse assistance qui l’accompagne présentement.
Dans ces suprêmes devoirs que vous êtes venus rendre à sa mémoire, vous témoignez de l’affection que vous lui portiez. Il était des vôtres. C’est parmi les vôtres et à votre honneur à tous que Dieu le choisit comme ministre de ses autels. Vous l’aimiez comme l’enfant de la paroisse, de cette paroisse qu’il aimait tant lui aussi et dans laquelle il a voulu revenir et trouver son dernier repos.
Priez donc encore pour lui, priez pour vos prêtres quand ils vous dépensent leur dévouement, priez pour vos prêtres dans la mort, car eux aussi ont besoin sur leur âme de la miséricorde divine.
Qu’ils soient aussi remerciés, car je veux que ces mots aillent les rencontrer là-bas, tous les vrais amis qui l’ont accompagné pendant son séjour en terre lointaine et au moment de son trépas.
Qu’il soit surtout remercié au nom de la paroisse et de sa famille le très bon et charitable confrère voisin, M. l’abbé Wernert qui l’a visité, assisté, secouru, consolé avec le dévouement admirable d’un vrai frère, qui a entrepris et mené à bien les longues, pénibles, minutieuses démarches de son transfert. Que Dieu lui rende en santé personnelle et en fruits de ministère pour les âmes à lui confier, tout ce qu’il a fait pour notre cher défunt!
Nous présentons nos hommages très respectueux à Monseigneur l’évêque d’Oran qui est venu prier sur sa dépouille mortelle et qui a daigné envoyer son représentant lors de la cérémonie funèbre.
Qu’ils soient remerciés tous ses confrères de là-bas qui se sont associés aux prières des fidèles.
Qu’il soit remercié le bon docteur Sorin, notre compatriote, qui l’a soigné avec tant de dévouement.
Qu’ils soient remerciés tous ses paroissiens qui lui ont fait un magnifique et pieux cortège lors de sa sépulture, la famille charitable qui lui a offert dans son caveau une demeure provisoire, l’armateur catholique qui par son entreprise a assuré le transfert désintéressé, respectueux et diligent de son cercueil.
Qu’elles soient remerciées toutes les âmes délicates et charitables connues ou inconnues qui ont fait pour lui ce que les siens eussent voulu faire.
Les siens! Il les quitte une fois de plus et définitivement ici-bas. Mais pour les âmes de foi que sont les nôtres, il ne saurait y avoir de séparation définitive, car nous savons de science certaine qu’on se retrouve un jour, pour toujours. Disons encore une fois avec l’Église: « Faites donc, Seigneur, nous vous en supplions, que l’âme de votre serviteur Roger, prêtre, que vous avez honoré des fonctions sacrées durant son séjour sur cette terre, soit à jamais heureux dans le glorieux séjour du ciel. »
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Cimetière de Réaumur, Vendée.